Risale a settembre, ma pubblichiamo solo ora sul blog l'articolo che la "Présidente" dell'EHESS, Danièle Hervieu-Léger, ha scritto in ricordo di Yan Thomas. Erudizione, intelligenza, apertura mentale, gusto per la comunicazione e senso dell'amicizia sono, ancora una volta, i tratti della sua personalità che emergono con forza. Questo articolo però ci riguarda ancora più da vicino perché propone di proiettare quel fortissimo legame che il Prof. Thomas aveva instaurato con il Dottorato Europeo, di cui era stato l'ideatore, verso il futuro, attraverso la creazione di una cattedra in "Culture giuridiche europee": la cattedra Yan Thomas.
Editorial par Danièle Hervieu-Léger (Présidente de l'EHESS):
Notre collègue Yan Thomas était entré à l'hôpital le 10 septembre. Son décès, le 11 septembre, nous a tous bouleversés, et nous commençons seulement à mesurer le vide que sa disparition laisse au sein de notre communauté. Nous connaissions sa personnalité flamboyante, la clarté de sa parole, sa passion inquiète pour la connaissance conquise sur toutes les facilités de pensée, son étonnante érudition, sa pugnacité intellectuelle. Nous l'aimions pour son goût de la communication et de l'échange, de la controverse aussi. Nous savions sa fidélité en amitié.
Yan Thomas était de ceux pour qui la rigueur attachée à l'exercice du métier de chercheur relève de l'engagement moral et politique, autant qu'intellectuel. La précision du raisonnement, le refus des évidences spontanées, la méticulosité attachée au démontage des procédures les plus concrètes afin de rendre visible, à travers elles, le façonnement des sociétés par le droit : ces exigences du travail d'élucidation qu'il poursuivait inlassablement - entre l'Antiquité et les enjeux les plus contemporains du droit - étaient bien plus pour lui que des impératifs de méthode: elles étaient un principe de vie. Et c'est cette règle de vie qu'il entendait transmettre, autant que son immense savoir, à ses étudiants.
Ceux-ci venaient de toute l'Europe pour entrer, à sa suite, dans l'intelligence de l'histoire comparée des cultures juridiques, en apprenant à travailler, à raisonner et à débattre dans plusieurs langues. Le doctorat européen qu'il a créé et qu'il a porté à bout de bras pendant toutes ces dernières années, est devenu une référence à l'échelle du continent. Continuer à faire vivre cette entreprise qu'il a inspirée et portée avec une immense générosité est le premier des hommages que nous lui devons.
C'est pourquoi il nous apparaît urgent de mettre en œuvre dès maintenant un projet que nous avions esquissé avec lui, il y a très peu de temps: celui de créer à l'École une chaire « Cultures juridiques européennes », dont le titulaire changerait tous les ans et qui permettrait de renforcer encore le caractère résolument international de cette formation doctorale. La création de cette chaire est devenue aujourd'hui une nécessité pour l'avenir du doctorat et un devoir de fidélité pour nous. Ce projet sera présenté à nos instances dans les prochaines semaines et soumis à notre Assemblée avant la fin de l'année. En même temps que la proposition de donner à cette chaire le nom de Yan Thomas.
Il testo, disponibile online all'indirizzo http://actualites.ehess.fr/nouvelle3094.html, è stato pubblicato anche come editoriale nel numero di ottobre de "La lettre de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales" (n° 20, octobre 2008), consultabile anch'essa online: http://actualites.ehess.fr/lettres/lettre.html
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