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15/10/2008

Une chaire "Cultures juridiques européennes", la chaire Yan Thomas

Risale a settembre, ma pubblichiamo solo ora sul blog l'articolo che la "Présidente" dell'EHESS, Danièle Hervieu-Léger, ha scritto in ricordo di Yan Thomas. Erudizione, intelligenza, apertura mentale, gusto per la comunicazione e senso dell'amicizia sono, ancora una volta, i tratti della sua personalità che emergono con forza. Questo articolo però ci riguarda ancora più da vicino perché propone di proiettare quel fortissimo legame che il Prof. Thomas aveva instaurato con il Dottorato Europeo, di cui era stato l'ideatore, verso il futuro, attraverso la creazione di una cattedra in "Culture giuridiche europee": la cattedra Yan Thomas.


Editorial par Danièle Hervieu-Léger (Présidente de l'EHESS):


Notre collègue Yan Thomas était entré à l'hôpital le 10 septembre. Son décès, le 11 septembre, nous a tous bouleversés, et nous commençons seulement à mesurer le vide que sa disparition laisse au sein de notre communauté. Nous connaissions sa personnalité flamboyante, la clarté de sa parole, sa passion inquiète pour la connaissance conquise sur toutes les facilités de pensée, son étonnante érudition, sa pugnacité intellectuelle. Nous l'aimions pour son goût de la communication et de l'échange, de la controverse aussi. Nous savions sa fidélité en amitié.

Yan Thomas était de ceux pour qui la rigueur attachée à l'exercice du métier de chercheur relève de l'engagement moral et politique, autant qu'intellectuel. La précision du raisonnement, le refus des évidences spontanées, la méticulosité attachée au démontage des procédures les plus concrètes afin de rendre visible, à travers elles, le façonnement des sociétés par le droit : ces exigences du travail d'élucidation qu'il poursuivait inlassablement - entre l'Antiquité et les enjeux les plus contemporains du droit - étaient bien plus pour lui que des impératifs de méthode: elles étaient un principe de vie. Et c'est cette règle de vie qu'il entendait transmettre, autant que son immense savoir, à ses étudiants.

Ceux-ci venaient de toute l'Europe pour entrer, à sa suite, dans l'intelligence de l'histoire comparée des cultures juridiques, en apprenant à travailler, à raisonner et à débattre dans plusieurs langues. Le doctorat européen qu'il a créé et qu'il a porté à bout de bras pendant toutes ces dernières années, est devenu une référence à l'échelle du continent. Continuer à faire vivre cette entreprise qu'il a inspirée et portée avec une immense générosité est le premier des hommages que nous lui devons.

C'est pourquoi il nous apparaît urgent de mettre en œuvre dès maintenant un projet que nous avions esquissé avec lui, il y a très peu de temps: celui de créer à l'École une chaire « Cultures juridiques européennes », dont le titulaire changerait tous les ans et qui permettrait de renforcer encore le caractère résolument international de cette formation doctorale. La création de cette chaire est devenue aujourd'hui une nécessité pour l'avenir du doctorat et un devoir de fidélité pour nous. Ce projet sera présenté à nos instances dans les prochaines semaines et soumis à notre Assemblée avant la fin de l'année. En même temps que la proposition de donner à cette chaire le nom de Yan Thomas.

Il testo, disponibile online all'indirizzo http://actualites.ehess.fr/nouvelle3094.html, è stato pubblicato anche come editoriale nel numero di ottobre de "La lettre de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales" (n° 20, octobre 2008), consultabile anch'essa online: http://actualites.ehess.fr/lettres/lettre.html

Yan Thomas: il ricordo degli amici e colleghi del CENJ

Le centre d'étude des normes à l'extrême tristesse de vous annoncer le déces de Yan Thomas.

Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Yan Thomas est mort le 11 septembre 2008, à l’âge de 65 ans, d’un accident consécutif à une opération chirurgicale. Sa disparition n’est pas seulement cruelle pour la communauté des juristes dont il était l’un des plus éminents représentants, mais pour l’ensemble du monde intellectuel français et international, dont il était l’une des figures les plus rares et inventives. Né le 9 février 1943 à Alger, Yan Thomas a d’abord été magistrat, vice-consul en Inde, puis professeur agrégé d’histoire du droit à l’Université de Rouen, après avoir soutenu une thèse de doctorat sur la notion de cause en droit romain. C’est à cette dernière discipline qu’il s’est alors consacré avec passion, pour le conduire à être reconnu internationalement comme l’un des plus savants spécialistes du monde romain. Mais le travail de Y. Thomas est allé bien au-delà d’une connaissance intime et érudite d’une source antique et médiévale du droit occidental, même si son activité de recherche, notamment à l’Ecole française de Rome, a permis de découvrir des textes majeurs du corpus de droit romain. En effet, aussi bien dans ses ouvrages et ses très nombreux articles qu’au sein de ses séminaires de l’EHESS où il a été élu en 1989, ce qui éblouissait le lecteur ou l’auditeur était l’extrême intelligence, la finesse et la profondeur historique, anthropologique, philosophique et politique des interprétations qu’il dégageait de ces textes, afin de les mettre au service de la compréhension de la pensée juridique contemporaine et de son aptitude à répondre aux questionnements juridiques, politiques et moraux d’aujourd’hui. La très grande force de l’œuvre intellectuelle de Yan Thomas, c’est qu’elle se refuse à prendre position sur des contenus de politique normative comme c’est souvent trop le cas chez les juristes (faut-il être pour ou contre l’avortement, l’euthanasie, le mariage homosexuel, etc), mais qu’elle s’affirme avant tout comme une méthode d’analyse casuistique des textes et des discours, permettant de mieux comprendre quelles sont les formes mentales spécifiques du raisonnement et de la pensée juridique. Ce qui est en effet au cœur de la pensée de Y. Thomas, c’est la conviction qu’il y a une culture spécifiquement juridique, une façon particulière du juriste d’agir sur le monde en le traduisant dans les catégories propres du droit, ou plus exactement en construisant un monde juridique composé d’éléments conceptuels fictionnels élaborés par l’art du droit. Dans un dialogue constant avec d’autres disciplines comme l’anthropologie, la sociologie, la philosophie politique et morale, Yan Thomas a ainsi éclairé avec fulgurance des sujets aussi divers que la filiation, la cité, la souveraineté, la dignité, l’aveu, etc. C’est plus particulièrement au sein du Centre d’étude des normes juridiques de l’EHESS, dont il a été le fondateur et le directeur, que cette rencontre entre le droit et les autres sciences sociales s’est actualisée. Elle a ainsi donné naissance à une communauté sans cesse croissante de chercheurs français et étrangers convaincus de l’extrême fécondité d’une démarche intellectuelle qui, dans la personne de Yan Thomas, s’associait à un « style » éminemment séduisant, où le brio et la qualité de l’expression, l’exigence intellectuelle, la passion enthousiaste le disputaient à la modestie, à l’écoute d’autrui, à l’amour pour la controverse, à la gentillesse et, aussi, à la force des convictions républicaines. C’est d’ailleurs à la formation d’une telle communauté qu’il s’est plus particulièrement attaché ces dernières années, en consacrant ses efforts à la création et à la direction d’une très rare formation doctorale européenne en histoire, philosophie, anthropologie et sociologie du droit, qui permet à des étudiants provenant de tous les continents et triés sur le volet, d’apprendre à construire leur pensée dans la confrontation à des intellectuels issus de cultures juridiques différentes. A tous égards, la disparition de Yan Thomas apparaît ainsi comme une perte immense pour l’intelligence.
Olivier Cayla, Jacques Chiffoleau, Marie-Angèle Hermitte, Paolo Napoli, Centre d’étude des normes juridiques de l’EHESS.
http://cenj.ehess.fr/

11/10/2008

Scuola invernale: errata corrige


Dall'idilliaco isolamento di Schloss Ringberg alla frenesia della capitale: la Scuola invernale si svolgerà, a quanto pare, a Berlino anziché in Baviera.
Lettura consigliata per prepararsi all'evento:
Wladimir Kaminer, "Ich bin kein Berliner. Ein Reisefuehrer fuer faule Touristen", Goldmann Verlag: Muenchen, 2007.
Ulteriori informazioni saranno disponibili sul blog non appena verranno comunicate.